Ce mardi 3 novembre 2020, des lycéens ont bloqué en début de matinée l’entrée de l’établissement scolaire du centre-ville de Besançon (Doubs). Face à l’épidémie de coronavirus, ils ne s’estiment pas suffisamment protégés, en classe, comme à la cantine.
Si la rentrée du 2 novembre, s’est déroulée sans incidents, avec l’hommage à Samuel Paty, le professeur assassiné, à Besançon, la donne a changé ce mardi matin.
Vers 8h30, 100 à 150 élèves se sont retrouvés bloqués devant l’établissement. Le mot d’ordre a circulé sur les réseaux sociaux. Blocage du lycée.
“On est 35, 36 dans les salles de cours, et on nous dit dehors, ne voyez pas vos ami(e)s” s’étonne une lycéenne. “On est tous entassés au self sans nos masques, ce n’est pas normal” ajoute l'élève. “Ce n’est pas normal qu’on soit comme ça dans les couloirs avec le Covid, on devrait pas aller au lycée dans ces conditions” s’insurge une élève nous montrant des photos des élèves dans les couloirs de l’établissement bisontin qui compte environ 1.200 élèves.
A l’internat, la grogne monte aussi. ”On est obligés d’avoir le masque dans nos chambres, donc toute la journée. On ne se sent pas capables de la garder tout ce temps” argumente une lycéenne.
Une autre entrée du lycée a été ouverte pour les lycéens qui souhaitaient rejoindre les cours. Tous les élèves ne sont pas associés au mouvement de grogne ce matin devant le lycée. “Il y a certains élèves qui font le blocus qui dansent, devant le lycée, et écoutent de la musique avec des enceintes, on perd en crédibilité” déplore un lycéen opposé au mouvement de blocage.
La sécurité sanitaire des lycéens est assurée rassure l’inspection d’académie
Face à ce blocage surprise du lycée Pasteur, Patrice Dirand, directeur académique des services de l'Éducation nationale (DASEN) du Doubs a tenu à rassurer les jeunes. “Le protocole sanitaire a été validé par le corps scientifique et médical. Il est appliqué scrupuleusement dans toutes les écoles, collèges et lycées. Dès lors qu’il est appliqué, la sécurité sanitaire des élèves est assuré. Il peut y avoir une forme d’inquiétudes et nous devons faire preuve de pédagogie” estime-t-il soulignant la faible mobilisation bisontine, émanant de quelques dizaines de lycéens seulement."Les lycées sont de potentiels clusters" estime l’UNL
“Les lycées sont de potentiels clusters. Nous on est inquiets quand on rentre chez nous d’attraper le covid et de le redonner à nos parents, grands-parents ou personnes vulnérables. On ne voit pas comment les lycées vont pouvoir rester ouverts plus de deux semaines sans devenir des clusters” estimait Mathieu Devlaminck, président de l’Union Nationale lycéenne interrogé par BFM lundi 2 novembre.Cantines, classes à 30 voire 40. “Le protocole sanitaire est le même qu’en septembre. Il n’y a pas de différence” ajoutait-il.
"Si rien n'est fait, les lycées ne vont pas pouvoir rester ouverts plus de deux semaines sans devenir des clusters."
— UNL (@UNLnational) November 2, 2020
Après une #rentree scolaire catastrophique, il faut que le ministre de l'éducation réagisse !
Sans mesures adéquates, la seule solution sera la mobilisation. pic.twitter.com/kPkRhfMVvn
En France depuis le nouveau confinement du 28 octobre, les écoles, collèges et lycées continuent à accueillir les élèves avec un protocole sanitaire renforcé en primaire.
Les enfants dès l’âge de 6 ans doivent désormais porter le masque. Les étudiants eux ne sont pas retournés dans les universités, les cours se déroulent à distance.